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226 LE BUSTE. passion de Mme Michaud serait partagée par un si joli garçon ? Il fera un mariage d’argent et un ma¬ riage d’amour. » Personne ne doutait qu’il ne fût sérieusement épris, excepté Victorine et M. de Marsal, qui avaient un au¬ tre bandeau sur les yeux. Mme Michaud elle-mémc commençait à s’effrayer de son ouvrage, et M. de Guéblan songeait à réprimander sa vénérable sœur. Mais c’est M. Lefébure qui riait sincèrement dans sa barbe. En voyant son ancien rival s’enferrer de plus en plus, il se félicitait d’être né homme d’esprit, et il se représentait déjà la piteuse mine du capitaine, le jour où Daniel et Mme Michaud marcheraient en¬ semble à l’autel. L’avocat n’avait pas gardé d’illusions sur la personne de Victorine. Depuis qu’il la savait sans dot, il la trouvait beaucoup moins belle que Mlle Lerambert. De son côté, la famille Lerambert appréciait hautement l’éloquence et la ’ortune de M. Lefébure. Le marquis, fort scandalisé de la conduite de son candidat, se sentait ramené par un instinct secret i vérsJVL de Marsal. 11 se repentait plus que jamais d’avoir mis sa fille au concours ; il craignait que le bruit de cette aventure ne se répandît au faubourg Saint-Germain, et il sentait la nécessité de marier Victorine au plus tôt. Dans ces dispositions, il ac¬ cueillit favorablement les avances du capitaine. Il sc ménagea avec lui deux ou trois entretiens secrets ; il S V. ■ ■ .1! I «utam