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212 LE BUSTE. banquette : je crois, monsieur, que nous sommes de force. i — Ma foi ! monsieur, reprit l’artiste avec une ron¬ deur charmante, je croyais bien vous avoir battu. —Comment! comment ! j’ai gagné la première man¬ che, la deuxième est nulle, et la troisième est à vous. — Pardon ; je ne savais pas que la deuxième fût nulle.

— Nulle , c’est-à-dire égale. Vous m’avez donné deux ou trois coups de bouton, et je me flatte de vous les avoir rendus. — Eh bien , soit! dit Daniel exaspéré. Vous plaît- il de faire la belle ? — Aurons-nous le temps ? » La porte de la salle de billard était ouverte, M. Le¬ fébure y entra, regarda l’heure au cartel et revint en disant : « Il est moins vingt. » Pendant son ab¬ sence , Daniel décrocha une épée de combat parfaite¬ ment aiguisée, et la substitua à celle de M. Lefébure. « Nous verrons bien ! » dit-il en lui-même. II pour¬ suivit tout haut : m* « C’est l’affaire d’un instant; la belle en un coup, touche qui touche. Allons, monsieur, en garde! • M. Lefébure saisit son fer et courut comme un fou sur l’artiste, qui se tenait sévèrement en garde. Il jeta coup sur coup deux ou trois coupés dont le dernier fouetta rudement l’avant-bras de Daniel. L'avocat abaissa aussitôt sa pointe. .1 Ji