Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE BUSTE. 211 en son temps, ne reçut pas un coup de bouton, et rendit avec usure le gilet qu’on lui avait donné. M. Le¬ fébure n’en voulut pas convenir. Dans l’escrime, comme dans tous les jeux, il y a de bons et de mauvais joueurs ; il était joueur détestable. Au lieu de crier : « Touche! » lorsqu’il était touché, il disait en ripostant a C’est au bras ! au cou ! à la cuisse ! le fer a glissé ! mauvais coup ! manqué ! Nous ne compterons pas celui-ci! A vous ! Voilà ce qui s’appelle touché !

  • *

— Pardon, monsieur, reprit Daniel en ôtant sou masque : il me semble que si votre fer était démou¬ cheté , je n’aurais pas reçu une égratignure. — Pas même à la première reprise? demanda M. Le¬ fébure d’un ton goguenard. Cependant, soyons juste : la deuxième valait un peu mieux. Nous recom¬ mencerons tout à l’heure. Laissez-moi le temps de souffler. » Daniel n’était pas content. Cette mauvaise foi d’un galant homme le mettait hors de lui. Il aurait voulu une galerie. Il enrageait d’avoir raison, a Recom¬ mençons, » dit-il. Il s’anima si bien au jeu, que ce fut le tour de + M. Lefébure d’être ébloui et de cligner des yeux. Daniel lui rendit fèves pour pois, et les coups de bouton partaient si gaillardement, qu’on eût dit le bouquet d’un feu d’artifice. f « Ouf! dit M. Le; -bure en jetant son épée sur une