186\tLE\tBUSTE. « J en étais sûre, se dit-elle ; mais il va se compro¬ mettre. Il n’y a pas un sculpteur qui sache danser ainsi. » La valse finie, Daniel prit la place de M. de Marsal, et joua un quadrille. Il était musicien médiocre, car il avait commencé tard. Cependant il jouait aussi bien que M. de Marsal. Mme Michaud dansait en face de
sa nièce. A la chaîne des dames, elle lui serra la main et lui dit : « Entends-tu? Pour un homme qui casse du mar¬ bre à coups de marteau... ! — Décidément, pensa Victorine, ma tante est dans le secret. »\t• . A dix heures, une moitié de la compagnie se mit en route pour Paris, et les danseuses ne surent plus en nombre. On dressa deux tables de jeu. Daniel eut l'imprudence d’avouer qu’il jouait le whist et d'ac¬ cepter une carte. 11 se trouva le partenaire de M. Lefé¬ bure, contre M. de Marsal et M. Lerambert le ban¬ quier. M. Lerambert ne savait pas qu’il eût affaire à un artiste. Il demanda en mêlant les cartes : « La partie ordinaire , en cinq, un louis la fiche? » M. Lefébure répliqua vivement : « C’est bien cher, pour un pauvre avocat. » Mais Daniel avait déjà répondu : « Oui, monsieur, la partie ordinaire. » Victorine rougit jusqu’aux oreilles. Que pense¬ rait-on lorsqu'on verrait le prince de Fer tirer. une