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i LE BUSTE.\t171 diligence. A douze ans, il cassait des pierres comme un homme ; a quinze » il maniait la serpe et portait la hotte en vendange. L’ambition le fit entrer chez un maître marbrier de Besançon, qui lui confia d’abord des dalles à polir, puis des épitaphes à gra¬ ver, puis des monuments à sculpter. Il avait du goût et de l’adresse : on devina qu’il pourrait remporter le grand prix de Rome et illustrer son département. Le conseil général prouva sa munificence en l’en¬ voyant à Paris avec une pension de 600 francs. Il partit avec sa mère : son père venait de mourir. Mme Fert, vieille avant âge, comme toutes les femmes de la campagne, mais forte et patiente, se fit la ménagère de son fils. Daniel fut assidu à l’École des beaux-arts, et gagna quelque argent dans ses loisirs. Il faisait de l’art le matin, du métier le soir. Après avoir travaillé d’après l’académie , il dessinait a des ornements ou ébauchait des sujets de pendule. En 1853, à l’âge de vingt-cinq ans , après deux, entrées en loge, il renonça spontanément au grand prix, et renvoya les 600 francs qu’il recevait de Besançon. « Décidément, dit-il à sa mère, je suis trop grand pour me remettre à l’école ; et, d’ailleurs, fa1 que deviendrais-tu sans moi ?» il était arrivé , non sans peine, à gagner sa vie, et il avait plus de talent que d’argent. Ses bustes et ses médaillons sont d’un I a travail fin et serré , qui rappelle la manière exquise de Pradier ; ses compositions, qu’il eût exécutées en