Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

160 LE BUSTE. s’occupait de sa fille, puisque Victorine était l’unique héritière de Mme Michaud..\t. C’est une excellente femme que cette Mme Michaud, mais originale! En la plaçant dans un musée, on ne ferait que lui rendre justice. D’abord, elle est presque aussi grande que son frère, c’est-à-dire qu’avec un peu plus de moustaches elle serait un cent-garde très-présentable. Ses mains et ses pieds sont terri¬ bles : nous préserve le ciel de recevoir un soufflet de sa main! et si e le meurt debout, comme je le prévois, il faudra quatre hommes pour la coucher dans la bière. Du reste, elle est charpentée aussi solidement qu’un drame de Frédéric Soulié, et sa tète n’est pas laide. Elle a le nez arqué, la bouche fière et des dents blanches qui ne lui ont rien coûté. LJn double menton adoucit la sévérité de ses traits. Ses cheveux sont tout gris, quoiqu’elle ait à peine quarante ans; mais cette nuance lui va bien et elle l’exagère en mettant de la poudre. Ses épaules sont de celles qu’on peut mon¬ trer; aussi la verrez-vous décolletée dès quatre heures du soir. Ce n’est pas qu’elle veuille plaire à personne: elle s’habille pour elle, et cela se voit assez. L’opi¬ nion des autres lui est tellement indifférente, qu’elle ne fait rien qu’à sa téte et ne se met amais qu’à sa mode. Elle coupe ses robes elle-même et paye double façon à la couturière pour être vêtue à sa fantaisie. Lorsque Mme Ode lui apporte un chapeau neuf, son premier soin est de le défaire. Sous ses mains redou- ► -jé

víí