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150 TERRAINS A VENDRE. le milieu de mai, c'est-à-dire dès le premier coup d’œil. .\t. Mais M. Gaillard était retombé dans toutes ses per¬ plexités. Il ne voulait plus aller voir M. Tourneur; il reprochait à sa fi lie l’obstination de son amour. <* Je veux bien, disait-il, que ce jeune homme soit moins coupable qu’on ne me Ta dit ; mais il a cour¬ tisé les actrices, et qui a bu boira. Tu croîs qu’il te sera fidèle; mais il a abandonné cette jeune Italienne; il pourrait bien te jouer le même tour. D’ailleurs, tant que mes terrains ne seront pas vendus, il ne faut pas songer à ce mariage. » Quand on le pressait de vendre ses terrains, il répondait : « Rien ne presse ; je les vendrai pour donner une dot à ma fille, et ma fille n’est pas encore mariée. » La vue du portrait le chagrinait; il songeait avec dépit qu’il était l’oblige1 d’Henri Tourneur. « Que ferons-nous de ce maudit portrait? deman¬ dait-il à Rosalie. Nous ne pouvons pas le garder ici après une rupture. Si on le lui renvoyait ? — Y songez-vous, mon père ? Je serais en perma¬ nence dans son atelier? — Le vendre et lui faire remettre l’argent serait indélicat. Le donner? à qui? Je ne veux ni don¬ ner ni vendre le portrait de ma fille. Il pourrait tom¬ ber dans le commerce, et à chaque vente de l’hôtel Drouot, je craindrais de lire dans mon journal : « Porfrait de Mlle R. G., par M. Henri Tourneur :

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