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■ Il !íf m ils j' '3 M TERRAINS A VENDRE. 1 La porte s’ouvrit brusquement et la servante an¬ nonça Mlle Mellina Rarni. Rosalie et sa tante n’eurent que le temps de s’enfuir dans la chambre voisine. Je ne sais pas ce qu’elles y disaient, mais e crois qu’en¬ tre l’oreille de Rosalie et la porte de la salle à manger il eût été difficile de passer un cheveu. M. Gaillard regardait la véritable Mellina comme un enfant chez Séraphin regarde les ombres chinoises. L’idée lui vint un instant qu’on avait formé un com¬ plot contre lui, et qu’on lui enverrait tous les jours une nouvelle Mellina Barni. Il songea à déménager sans donner son adresse. Mellina eut beaucoup de peine à lui persuader f qu’elle s’appelait véritablement Mellina, qu’elle avait dix-neuf ans, qu’elle n’était pas mère de famille, qu’elle vivait avec sa mère, et qu’elle ne venait pas se plaindre de M. Henri Tourneur. Elle lui expliqua en fort bon français qu’elle était sage, quoiqu’elle sortît du théâtre de la Scala et qu’elle entrât à l’Opéra- Comique. Elle lui apprit qu’une fille de théâtre peut faire des visites, recevoir des cadeaux et avoir des amis, sans être ni compromise ni compromettante. Elle avoua qu’elle avait aimé M. Henri ’ourneur et qu’elle avait espéré se marier avec lui, mais que de¬ puis le milieu du mois de mai il avait cessé toutes vi¬ sites et dénoué honorablement une liaison qui n’avait jamais rien eu que d’honorable, « Je ne vous dirai pas, monsieur, ajouta-t-elle, que ’aie renoncé sans M \