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TERRAINS A VENDRE.\t'\tV l.

TU n’éprouves pas le besoin de te recueillir un

mois ou deux avant une* affaire aussi importante i — Voici vingt-cinq ans et trois mois que je me re¬ cueille, mon bon père.

Oh ! ces enfants í Si ce mariage se fait, tu com¬

menceras par me signer une déclaration olographe, c’est-à-dire entièrement écrite de ta main, comme quoi c’est toi qui veux épouser M. ourneur. — Je signerai des deux mains, mon cher père. — De cette façon, ma responsabilité sera à couvert, et si tu viens me dire dans dix ans : Pourquoi m’avez- vous mariée à un artiste? je te répondrai, preuves en main : C’est toi qui Tas voulu ! -— Je ne me plaindrai jamais, mon excellent père. Mais qu’est-ce qu’ils vous ont donc fait, ces pauvres artistes, pour que vous les jugiez si mal? — Tu as beau dire, ils forment une caste en dehors de la société. Je comprends les fabricants qui produi¬ sent, les négociants qui débitent, les soldats qui illustrent leur pays, les fonctionnaires qui l’adminis¬ trent. L’artiste est en dehors de tout; les Romains, nos ancêtres, n’en faisaient aucun cas; ils le considé¬ raient comme une superfétation du corps social. — Fi ! les vilains grands mots! Lorsque ce pauvre Henri s enferme dans son atelier devant ses toiles ou ses panneaux, que fait-il ?\t. Ce qu il fait l Pas graná’chose. Il fabrique des tableaux.