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■p TERRAINS A VENDRE.\t129 H ture, la conversation des amis de son père, et leter- si nelle partie de piquet dont ils égayaient leurs soirées. Depuis un an, M. de Chingru lui était apparu comme P un être intermédiaire, classé entre ces messieurs et les gens du monde, de même que dans l’échelle ani¬ male le singe est placé entre le chien et l'homme. Lorsqu’elle vit Henri Tourneur, elle se dit qu elle avait trouvé, et elle ne chercha plus. Sa personne, son jardin, son esprit, son atelier, lui représentaient la perfection idéale ; si l’on était venu lui dire : il y a mieux, elle aurait cru qu’on se moquait. Le peintre, tout en esquissant un portrait en pied, I au quart de nature, étudia jusque dans les moindres détails cette complète beauté qui l ’avait d’abord ébloui. Son premier coup d’œil ne l’avait pas trompé. Il faut être un peu ar tiste pour juger si une jeune fille est véritablement belle. L'éclat delà jeunesse, la fraî¬ cheur de la peau et une certaine mesure d'embonpoint composent souvent une beauté factice qui dure un ou deux ans, et que la première grossesse emporte. On a épousé une fille adorable, et l’on promène à travers la vie une femme laide. La vraie beauté n'est pas dans 1 épiderme, mais dans la structure, qui ne chaüge jamais; de là vient qu’une femme vraiment belle l'est pour toute la vie, en dépit des ravages extérieurs de la vieillesse. Rosalie a cette beauté inaltérable qui ne craint pas les rides et qui défie le temps. Ceux qui ont voyagé en Italie se la .représenteront aisé— 536\t.