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126 terrains a vendre. joue à travers les étoffes, les tentures, les costumes accrochés à la muraille, les vieux meublés et les tro¬ phées. Une personne accoutumée aux ameublements convenus, où chaque chose a son emploi marqué, où tout se comprend et s’explique, reste délicieusement ébahie devant ce pêle-mêle organisé. Son regard avide court d'objets en objets, de mystères en mystères ; il sonde la profondeur des bahuts de vieux chêne ; il glisse légèrement sur les porcelaines rebondies de la Chine et du Japon, il se pose sur un carquois bourré de longues flèches ; il retombe sur une large épée à deux mains ; il s’arrête sur une cuirasse romaine grignotée par la rouille de vingt siècles. Une guzla sans cordes, un cor de chasse émaillé de vert-de-gris, la corne¬ muse d’un pifferaro, un tambour de basque grossiè-

rement bariolé, deviennent des objets de haute curio¬ sité; Pour une femme intelligente (et toutes les femmes le sont), chacun de ces riens doit avoir un sens, chaque tapisserie exprime une légende, chaque pot à bière un lied, chaque vase étrusque un roman, chaque lame d’acier une épopée. Toutes les flèches doivent avoir m été trempées dans le curare, ce poison des crapauds d’Afrique, qui donne la mort dans une piqûre. Les mannequins accroupis dans les coins semblent des

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sphinx mystérieux qui se taisent, parce qu’ils auraiem trop à dire. Le possesseur de toutes ces merveilles, le '\t*\tr\t.. roi de ce lumineux empire, ne saurait être un homme comme les autres. Lorsqu’on le voit, souriant et hos- iji ijj