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124\tTERRAINS\tA\tVENDRE. — Je ne suis pas assez riche pour me passer cette fantaisie.\t* — Mon Dieu ! vous croyez peut-être qu’un por¬ trait coûte bien cher ? — Je sais à quel prix vous vendez votre peinture. — Les tableaux, oui, mais les portraits ! J’espère que vous ne confondez pas un portrait avec un ta¬ bleau ? — La différence n’est pas si grande. — Comment, pas si grande ! mon cher mon¬ sieur Gaillard ! qu’est-ce qui fait le prix d’un ta¬ bleau? Est-ce la couleur ? non. Est-ce la toile? 11011, C’est l’invention. Les tableaux ne sont si chers que parce qu’il y a peu d’hommes qui sachent inventer. Mais, dans un portrait, l’invention est inutile ; je dis plus, dangereuse : il ne faut que copier exactement le modèle. Le premier peintre venu fait un portrait. Un photographe, un ouvrier, un homme qui ne sait ni lire ni écrire vous bâcle en dix minutes un portrait admirable : prix, vingt francs, avec le cadre. Devant cette concurrence, nous avons bien été forcés de bais¬ ser nos prix, sauf à nous rattraper sur les tableaux. Promenez-vous sur es boulevards , le prix des por¬ traits est affiché partout. On ne les vend plus, 011 les donne : un petit, cinquante francs ; un grand, cent francs ; mais, le cadre n'est pas compris î » — Ce n'est pas ce qui m’arrêterait. Mais que di- l ront mes amis, lorsqu’ils verront chez moi le portrait