Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/110

Cette page n’a pas encore été corrigée

B 104\tTERRAINS\tA\tVENDRE. On prétend qu’il a déjà fait de notables économies ; mais moi qui le connais, je puis vous assurer qu’il n’en est rien. Les artistes exagèrent tout, et particu¬ lièrement les économies des autres artistes. Tourneur a trop dépensé en achats de toute sorte pour qu’il lui soit resté beaucoup d’argent liquide. Notez de plus que Roule-de-Neige dévore trois kilogrammes de pain par jour, et vous comprendrez pourquoi la fortune de son maître se réduit à cinquante mille francs, placés en rentes sur l’État. Si modeste que le chiffre paraisse, il prouve à tout homme de sens que M. Henri Tourneur est un artiste » de bonne vie. Il ne court ni les bals ni les théâtres, et ne va qu a la Comédie-Française, où il a ses entrées. - Sa conduite est aussi régulière que peut l'étre celle il d’un homme de trente-cinq ans. Cependant je ne vou¬ drais point jurer qu’il est indifférent à la beauté de Mellina Rarni. Lorsqu’elle rompit son engagement ayec le directeur de la Scala pour venir chanter à Paris, il la décida à retarder ses débuts, qui se font encore attendre. On le voit souvent chez elle, et même, ce qui est plus grave, on la rencontre quelquefois chez lui. Mais ce ne sont pas mes affaires. Le 15 mai de cette année, une heure après l’ouver¬ ture de l’exposition des Beaux-Arts, Henri Tourneur était en contemplation devant lui-méme et souriait à son tableau d'Alain Char lier, lorsqu’il reçut dans l’épaule une de ces tapes familières qui ébranleraient