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l’oncle et le neveu.\t99 cio François n’y était pas attachée. Il se gratta les doigts avec son crayon, en les comptant depuis le premier jusqu’au dixième, tant il avait peur d’en ou¬ blier un. M. Auvray lui fit sa visite quotidienne: il se crut en présence d’un juge d’instruction, et demanda instamment à être fouillé. Le docteur se fit recon¬ naître et lui apprit que François était guéri. Le pauvre homme demanda si l’argent était retrouvé. « Puisque mon neveu va sortir d’ici, clisait-il, il lui faut son argent : où est-il? Je ne l’ai pas. A moins qu’il ne soit dans mon lit ! » Et il culbuta son lit si lestement qu on n’eut pas le temps de l’en empêcher. Le docteur sortit en lui serrant la main. Il frotta cette main avec un soin scrupuleux. On lui apporta son déjeuner. Il commença par explorer sa serviette, son verre, son couteau, son assiette, en répétant qu’il ne voulait pas manger la fortune de son neveu. Le repas fini, il se lava les mains à grande eau. « La fourchette est en argent, disait-il ; s’il m’était resté de l’argent après les mains ! » M. Auvray ne désespère pas de le guérir, mais il faudra du temps. C’est surtout en été et en automne que les médecins guérissent la folie.