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96\tl’oncle\tet\tle\tneveu. disait Claire en souriant tristement, je n’ai peur de rien : je me risquerais. C’est moi qui ai causé tous ses maux; ne dois-je pas le consoler? Après tout, sa folie se réduisait à demander ma main : il n’aura plus rien à demander le jour où je serai sa femme; nous n’aurons donc rien à craindre. Le pauvre en¬ fant n’était malade que par un excès d’amour ; guéris- le bien, cher père, mais pas trop. Qu’il reste assez fou pour m’aimer comme je l’aime! ■ — Nous verrons, répondit M. Auvray. Attends que la fièvre soit passée. S’il est honteux ou chagrin d’avoir été ma ade, si je le vois triste ou mélancoli¬ que après sa guérison, je ne réponds de rien. Si, au contraire, il se souvient de sa maladie sans honte et sans regrets, s’il en parle avec résignation, s’il revoit sans répugnance les personnes qui l’ont soigné, je me moque des rechutes! — Eh ! mon père, pourquoi serait-il honteux d’avoir aimé jusqu’à l’excès ? C’est une noble et généreuse folie, qui n’entrera jamais dans les petites âmes. Et comment aurait-il de la répugnance à revoir ceux qui l’ont soigné ? c’est nous ! » Après six jours de délire, une sueur abondante j emporta la fièvre, et le malade entra en convales- I cence. Lorsqu’il se vit dans une chambre inconnue, » entre Mme et Mlle Auvray, sa première idée fut qu’il était encore à l’hôtel des Quatre-Saisons, dans la grande rue d’Ems. Sa faiblesse, sa maigreur et la