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l’oncle et le neveu.\t95 blié son amour, pourquoi n’avait-il pas conduit son oncle chez un autre médecin? On en trouve assez dans Paris. Peut-être avait-il cru sa passion guérie, jusqu’au moment où la présence de Claire l’avait dé¬ trompé? Mais non, puisque, avant de la revoir, il l’avait demandée en mariage. * A toutes ces questions, ce fut François qui répon¬ dit dans son délire. Claire, penchée sur ses lèvres, recueillait avidement ses moindres paroles; elle les commentait avec sa mère et le docteur, qui ne tarda pas à entrevoir la vérité. Pour un homme exercé à démêler les idées les plus confuses et à lire dans l’âme des fous comme dans un livre à demi eifacé, les rê¬ vasseries d’un fiévreux sont un langage intelligible, et le délire le plus confus n’est pas sans lumières. On sut bientôt qu’il avait perdu la raison et dans quelles circonstances ; on s’expliqua même çomment il avait été la cause innocente de la maladie de son I oncle. Alors commença pour Mlle Auvray une nouvelle série de craintes. François avait été fou. La crise ter¬ rible qu’elle avait provoquée sans le savoir guérirait- elle le malade? Le docteur assurait que la fièvre avait le privilège de juger, c’est-à-dire de terminer la folie : cependant il n’y a pas de règle sans exception, en I médecine surtout. Supposé qu’il guérit, n’aurait-on pas à craindre les rechutes? M. Auvray consentirait- u à donner sa fille à un de ses malades? « Pour moi,