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4\tLES\tJUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. culté. Pour toi, tu feras ta médecine ou ton droit, tu -h. es libre.\t* « Et de l’argent? demanda Léonce. — Je battrai monnaie. Je me suis présenté à

Sainte-Barbe, et j’ai demandé des leçons. On m’a ac¬ cepté pour répétiteur des élèves de troisième et de seconde : deux heures de travail tous les matins, et

deux cents francs tous les mois. Il faudra me lever à cinq heures ; mais nous serons riches. -b. — Et puis, ajouta Léonce, tu appartiens à la fa¬ mille des matineux, et c’est un plaisir pour toi que de réveiller le soleil. » Léonce choisit le droit. Il parlait comme un ora¬ cle, et personne ne doutait qu’il ne fît un excellent avocat. Il suivait les cours, prenait des notes et les rédigeait avec soin ; après quoi il faisait toilette t courait I^ris, se montrait aux quatre points cardi¬ naux , et passait la soirée au théâtre. Mathieu, vêtu d’un paletot noisette que je vois encore , écoutait tous les professeurs de la Sorbonne, et travaillait le soir à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Tout le quar¬ tier Latin connaissait Léonce ; personne au monde ne soupçonnait l’existence de Mathieu. J’allais les voir à presque toutes mes sorties, c’est-à- dire le jeudi et le dimanche. Ils me prêtaient des livres. Mathieu avait un culte pour Mme S and ; Léonce était fanatique de Balzac. Le jeune professeur se délassait dans la compagnie de François le Champi, du bon-