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— Daignez reprendre ici l’argent qui est à vous. Vous êtes riche ?

— Assurément.

— Ce nécessaire n’est-il pas de vos bagages ?

— Il est à ma fille.

— Reprenez également ce qui est à mademoiselle votre fille. Vous êtes très riche ?

— Très riche.

— Ces objets n’appartiennent-ils point à monsieur votre fils ?

— Monsieur n’est pas mon fils ; c’est un Allemand. Puisque je suis Anglaise, comment pourrais-je avoir un fils allemand ?

— C’est trop juste. Avez-vous bien vingt mille francs de revenu ?

— Davantage.

— Un tapis à ces dames. Êtes-vous donc riches à trente mille francs de rente.

— Nous avons mieux que cela ?

— Sophoclis est un manant que je corrigerai. Logothète, dis qu’on prépare le dîner de ces dames. Serait-il possible, madame, que vous fussiez millionnaire ?

— Je le suis.

— Et moi je suis confus de la manière dont on vous a traitée. Vous avez assurément de belles connaissances à Athènes ?

— Je connais le ministre d’Angleterre ; et si vous vous étiez permis !…

— Oh ! madame !… Vous connaissez aussi des commerçants, des banquiers ?

— Mon frère, qui est à Athènes, connaît plusieurs banquiers de la ville.

— J’en suis ravi. Sophoclis, viens ici ! Demande pardon à ces dames. »