Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

et qu’elle savait se conduire. Le Roi nous pria de nous taire et de laisser la parole à l’orateur.

Il étala d’abord les biens dont il nous avait dépouillés, puis il tira de sa ceinture quarante ducats d’Autriche, qui faisaient une somme de quatre cent soixante-dix francs, au cours de 11 fr. 75.

« Les ducats dit-il, viennent du village de Castia ; le reste m’a été donné par les milords. Tu m’avais dit de battre les environs ; j’ai commencé par le village.

— Tu as mal fait, répondit le Roi. Les gens de Castia sont nos voisins, il fallait les laisser. Comment vivrons-nous en sûreté, si nous nous faisons des ennemis à notre porte ? D’ailleurs, ce sont de braves gens, qui peuvent nous donner un coup de main à l’occasion.

— Oh ! je n’ai rien pris aux charbonniers ! Ils ont disparu dans les bois sans me laisser le temps de leur parler. Mais le parèdre avait la goutte ; je l’ai trouvé chez lui.

— Qu’est-ce que tu lui as dit ?

— Je lui ai demandé de l’argent ; il a soutenu qu’il n’en avait pas. Je l’ai enfermé dans un sac avec son chat ; et je ne sais pas ce que le chat lui a fait, mais il s’est mis à crier que son trésor était derrière la maison, sous une grosse pierre. C’est là que j’ai trouvé les ducats.

— Tu as eu tort. Le parèdre ameutera tout le village contre nous.

— Oh non ! En le quittant, j’ai oublié d’ouvrir le sac, et le chat doit lui avoir mangé les yeux.

— À la bonne heure !… Mais entendez-moi bien tous : je ne veux pas qu’on inquiète nos voisins. Retire-toi. »