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ginal, dit Mme Simons ; qu’a-t-il donc tant à s’étonner ? On dirait qu’il n’a jamais vu d’Anglaises ! »

Dimitri, qui courait en tête, baisa la main du moine, et lui dit avec un curieux mélange de respect et de familiarité :

« Bénissez-moi, mon père. Tords le cou à deux poulets, on te payera bien.

— Malheureux ! dit le moine, que venez-vous faire ici ?

— Déjeuner.

— Tu n’as donc pas vu que le khan d’en bas était abandonné ?

— Je l’ai si bien vu, que j’y ai trouvé visage de bois.

— Et que le village était désert ?

— Si j’y avais rencontré du monde, je n’aurais pas grimpé jusque chez toi.

— Tu es donc d’accord avec eux ?

— Eux qui ?

— Les brigands !

— Il y a des brigands dans le Parnès ?

— Depuis avant-hier.

— Où sont-ils ?

— Partout ! »

Dimitri se retourna vivement vers nous et nous dit :

« Nous n’avons pas une minute à perdre. Les brigands sont dans la montagne. Courons à nos chevaux. Un peu de courage, mesdames, et des jambes, s’il vous plaît !

— Voilà qui est trop fort ! cria Mme Simons. Sans avoir déjeuné !

— Madame, votre déjeuner pourrait vous coûter cher. Hâtons-nous, pour l’amour de Dieu !