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tout près de nos oreilles. C’était l’adieu du joli capitaine et de son beau pays.

J’ai parcouru les montagnes de Malte, de la Sicile et de l’Italie, et mon herbier s’est enrichi plus que moi. Mon père, qui avait eu le bon esprit de garder son auberge, m’a fait savoir, à Messine, que mes envois étaient appréciés là-bas. Peut-être trouverai-je une place en arrivant ; mais je me suis fait une loi de ne plus compter sur rien.

Harris est en route pour le Japon. Dans un an ou deux, j’espère avoir de ses nouvelles. Le petit Lobster m’a écrit à Rome, il s’exerce toujours à tirer le pistolet. Giacomo continue à cacheter des lettres le jour et à casser des noisettes le soir. M. Mérinay a trouvé pour sa pierre une nouvelle interprétation, bien plus ingénieuse que la mienne. Son grand travail sur Démosthène doit s’imprimer un jour ou l’autre. Le Roi des montagnes a fait sa paix avec l’autorité. Il construit une grande maison sur la route du Pentélique, avec un corps de garde pour loger vingt-cinq Pallicares dévoués. En attendant, il a loué un petit hôtel dans la ville moderne, au bord du grand ruisseau. Il reçoit beaucoup de monde et se démène activement pour arriver au ministère de la justice ; mais il faudra du temps. C’est Photini qui tient sa maison. Dimitri va quelquefois souper et soupirer à la cuisine.

Je n’ai plus entendu parler de Mme  Simons, ni de M. Sharper, ni de Mary-Ann. Si ce silence continue, je n’y penserai bientôt plus. Quelquefois encore, au milieu de la nuit, je rêve que je suis devant elle et que ma longue figure maigre se reflète dans ses yeux, Alors je m’éveille, je pleure à chaudes larmes et je mords furieusement mon