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— Je ne vous menace pas, monsieur. Je suis un homme trop bien élevé pour m’emporter à des menaces : je vous avertis. Si vous bavardiez, ce n’est pas moi qui me vengerais. Mais tous les hommes de ma compagnie ont un culte pour leur capitaine. Ils prennent mes intérêts plus chaudement que moi-même, et ils seraient impitoyables, à mon grand regret, pour l’imprudent qui m’aurait causé quelque ennui.

— Que craignez-vous, si vous avez tant de complices ?

— Je ne crains rien des Grecs, et, en temps ordinaire, j’insisterais moins fortement sur mes recommandations. Nous avons bien parmi nos chefs quelques forcenés qui prétendent qu’on doit traiter les brigands comme des Turcs ; mais je trouverais aussi des défenseurs convaincus si l’affaire devait se débattre en famille. Le mal est que les diplomates pourraient s’en mêler et que la présence d’une armée étrangère nuirait sans doute au succès de ma cause. S’il m’arrivait malheur par votre faute, voyez, monsieur, à quoi vous seriez exposé ! On ne fait pas quatre pas dans le royaume sans rencontrer un gendarme. La route d’Athènes au Pirée est sous la surveillance de ces mauvaises têtes, et un accident est bientôt arrivé.

— C’est bien, monsieur, j’y réfléchirai.

— Vous me promettez le secret ?

— Vous n’avez rien à me demander, et je n’ai rien à vous promettre. Vous m’avertissez du danger des indiscrétions. J’en prends note, et je me le tiens pour dit.

— Quand vous serez en Allemagne, vous