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PEINTURE D’HISTOIRE

M. Raphaël Collin a exécuté pour le théâtre de Belfort un panneau de la Danse qui fera peut-être bon effet à sa place, mais qui pèche par l’abus du rouge au grand jour de l’exposition. L’écharpe rose de la danseuse et le feuillage pourpre du hêtre me font penser, bien malgré moi, au théâtre incendié de Nice. La figure de femme est d’ailleurs assez molle, et le jeune homme qui souffle dans une flûte de Pan a les jambes beaucoup trop longues. Cependant le tableau n’est ni sans charme, ni sans intérêt.

Pour l’hôtel de ville qu’on restaure dans cet héroïque et infortuné Belfort, M. Médard a mis en scène le général Lecourbe et la défense victorieuse en 1815. Je tiens M. Médard en grande estime, comme peintre de genre ; personne ne goûte plus que moi l’ordonnance, l’esprit et les intentions de son tableau : Troupes de renfort arrivant sur le champ de bataille. Mais la décoration comporte des qualités d’ordre supérieur qui font défaut à la plupart des peintres de genre. La ressemblance des portraits, l’exactitude des