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imprimées cheminent lentement, quand la police les saisit chez le libraire. Il a fallu deux ans au peuple italien pour donner raison à tous mes éloges ; au gouvernement pontifical pour justifier toutes mes accusations. C’est après un stage de deux ans que mes paradoxes les plus audacieux se sont élevés au rang de banalités oratoires. Les Dupanloup, les Keller et les Veuillot y répondent par des injures, lorsqu’ils se sentent en voix, mais on ne les discute point.

Ce qui semblera peut-être invraisemblable à nos petits-enfants, c’est que la justice m’ait inquiété en 1859 pour avoir imprimé des faits et des idées que les plus grands personnages de l’État proclament hautement en 1861. Je ne me plains pas des poursuites que j’ai subies. Elles m’ont mis en relation avec quelques hommes de l’esprit le plus élevé et de l’urbanité la plus exquise, nos magistrats, pour tout dire en un mot. Elles m’ont permis de changer certaines expressions violentes que le bouillonnement de ma passion avait fait monter à la surface du livre.

J’ai profité de l’occasion pour effacer tout ce qui semblait attentatoire au pouvoir spirituel.