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Non-seulement la classe moyenne a le privilège de faire les révolutions utiles ; c’est elle aussi qui revendique l’honneur de réprimer les émeutes et de s’opposer comme une barrière au débordement des passions basses.

Il est donc à souhaiter que cette classe honorable soit aussi nombreuse et aussi forte que possible dans le pays que nous étudions ; car elle est, d’un côté, l’héritière légitime du pouvoir temporel des papes, et de l’autre, l’adversaire naturelle des insurrections démagogiques.

Mais la caste ecclésiastique, qui préfère ce fatal principe du pouvoir temporel aux intérêts les plus augustes de la société, ne voit rien de plus sage ni de plus utile que de ravaler et de ruiner la classe moyenne. Elle lui fait porter les plus lourdes charges du budget sans l’admettre au partage des bénéfices. Elle arrache au petit propriétaire non-seulement tout son revenu, mais une partie du capital, tandis que la plèbe et la noblesse romaine jouissent de toutes sortes d’immunités. Elle vend les emplois les plus modestes au prix des concessions les plus pénibles. Elle ne néglige rien pour enlever aux professions libérales tout le prestige dont elles sont entourées ailleurs ; elle pousse la science et les arts sur la pente de la décadence, et toutes les fois que quelque chose s’abaisse autour d’elle, elle se persuade qu’elle a grandi.

Ce système a réussi passablement à Rome et dans les provinces de la Méditerranée, fort mal à Bologne