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niront tous les matériaux de la construction, y compris le marbre et la pouzzolane, qui est du ciment romain presque tout fait.

Le cadastre de 1847 évaluait à plus de 870 millions les propriétés rurales soumises au pape. Encore la province de Bénévent est-elle restée en dehors de l’estimation. Et le ministre du commerce et des travaux publics nous avertissait que les biens n’étaient peut-être cotés qu’au tiers de leur valeur. C’est donc à deux milliards six cent dix millions qu’il faudrait porter la richesse agricole du pays. Si ce capital rendait tous les ans ce qu’il doit rendre, si le commerce et l’industrie multipliaient le revenu, comme il convient, par le mouvement et le travail, c’est M. de Rothschild qui emprunterait l’argent du pape à 6 pour 100 d’intérêt.

Attendez ! Je n’ai pas fini le dénombrement des richesses. Aux libéralités de la nature, il faut ajouter l’héritage du passé. Les pauvres païens de la grande Rome ont légué tout leur avoir au pape qui les damne. Ils lui ont légué des aqueducs gigantesques, des égouts prodigieux et des routes qui servent encore en plus d’un endroit, après vingt siècles d’usage. Ils lui ont légué le Colisée, pour qu’il y fît prêcher des capucins. Ils lui ont légué l’exemple d’une administration sans égale dans l’histoire. Mais la succession fut adoptée sous bénéfice d’inventaire.

Je ne vous dissimulerai pas plus longtemps que cet admirable territoire m’a semblé d’abord indignement cultivé. De Civita-Vecchia jusqu’à Rome, sur un par-