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Italiens à former plusieurs peuples ; l’Apennin lui-même, obstacle facile à franchir, leur permet de se donner la main. Toutes les divisions existantes sont arbitraires, tracées par la brutalité du moyen âge ou par la main tremblotante de la diplomatie, qui défait chaque jour ce qu’elle a fait la veille. Une seule race couvre le sol ; la même langue se parle du nord au midi ; tous les habitants sont unis par la gloire de leurs ancêtres et les souvenirs de la conquête romaine, plus jeunes et plus vivaces que les rancunes du XIVe siècle.

Ce spectacle me donne à penser que les peuples italiens seront un jour indépendants des autres et unis entre eux par la force de la géographie et de l’histoire, deux puissances plus invincibles que l’Autriche.

Mais je reviens à mes moutons, qui ont le pape pour berger.

Le royaume de quelques prêtres s’étend sur une surface de 4 129 476 hectares, selon la statistique publiée en 1857 par Mgr Milesi, aujourd’hui cardinal. En chiffres ronds, nous pouvons dire que les chefs de l’Église administrent temporairement 4 millions d’hectares ou 40 000 kilomètres carrés.

Aucun pays de l’Europe n’est doué plus richement, mieux fait pour l’agriculture, l’industrie et le commerce.

Traversé par les Apennins qui le divisent en deux parties à peu près égales, le domaine des papes descend en pente douce, d’un côté vers l’Adriatique, de l’autre