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en réduisant l’étendue des États de l’Église et le nombre de ses sujets.

Rien n’est plus juste, plus naturel et plus facile que d’affranchir les provinces adriatiques, et d’enfermer le despotisme du pape entre la Méditerranée et l’Apennin. Je vous ai montré que les villes de Ferrare, de Ravenne, de Bologne, de Rimini, d’Ancône sont les plus impatientes du joug pontifical et les plus dignes de la liberté : délivrez-les. Pour faire ce miracle, il ne faut qu’un trait de plume, et la plume qui a signé le traité de Paris est encore taillée.

Il resterait au pape un million de sujets et deux millions d’hectares ; le tout assez inculte, je l’avoue ; mais peut-être la diminution de son revenu le pousserait-elle à mieux administrer ses biens et à profiter plus utilement de ses ressources.

De deux choses l’une : ou il entrerait dans la voie des bons gouvernements et la condition de ses sujets deviendrait supportable ; ou il s’obstinerait dans l’erreur de ses devanciers, et les provinces de la Méditerranée réclameraient l’indépendance à leur tour.

Au pis aller et en dernière analyse, le pape conserverait toujours la ville de Rome, ses palais, ses temples, ses cardinaux, ses prélats, ses prêtres, ses moines, ses princes et ses laquais. L’Europe ferait passer des aliments à cette petite colonie.

Rome, entourée du respect de l’univers, comme d’une muraille de la Chine, serait, pour ainsi dire, un corps étranger au milieu de la libre et vivante Italie. Le