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cés de prendre la parole, ils ont l’art de taire ce que la nation voudrait savoir.

Dans presque tous les pays civilisés, la nation jouit de deux droits qui semblent assez naturels. Le premier est le droit de voter les impôts, sinon par elle-même, du moins par l’organe de ses députés. Le second est le droit de vérifier l’emploi de son argent.

Dans l’État pontifical, le pape ou son ministre dit aux citoyens : « Voici ce que vous avez à payer. » Il prend l’argent, le dépense et n’en parle plus qu’en termes vagues.

Cependant, pour donner un semblant de satisfaction à la conscience de l’Europe, Pie IX a promis de soumettre les finances à une sorte de Chambre des députés. Voici le texte de cette promesse, qui figurait avec beaucoup d’autres dans le motu proprio du 12 septembre 1849 :

« Il est établi une consulte d’État pour les finances. Elle sera entendue sur les budgets de prévision ; elle examinera les exercices clos et signera la loi des comptes. Elle donnera son avis sur l’établissement des nouvelles taxes ou le dégrèvement des taxes établies ; sur la meilleure répartition des impôts, sur les moyens les plus propres à relever le commerce, et en général sur tout ce qui concerne les intérêts du trésor public.

« Les conseillers seront choisis par nous, sur des listes présentées par les conseils provinciaux. Leur nombre sera fixé dans la proportion des provinces de l’État. Ce nombre pourra être accru, dans une mesure