plus ou moins long, le sol pourrait s’en trouver appauvri. Que pouvais je répondre à des raisons, pareilles ? Ces bonnes gens ne savent rien, que défendre leur revenu. Je ne leur reproche ni leur ignorance ni leur mauvais vouloir ; je regrette seulement que la terre soit en leurs mains. L’industrie du pâturage, dans les conditions où l’on nous force de l’exercer, est sujette à de terribles mécomptes. Il suffit d’une année de sécheresse pour ruiner les éleveurs. Dans la campagne de 1854 à 1855, nous avons perdu de 20 à 40 pour 100 sur la totalité du bétail ; en 1856-57, la perte a été de 17 à 25 pour 100 ; et n’oubliez pas qu’avant de mourir au pâturage, chaque bête a commencé par payer l’impôt. »
Un défenseur du système pontifical offrit de me prouver, chiffres en main, que tout était pour le mieux, même dans les propriétés ecclésiastiques. « Nous avons nos raisons, me dit-il, pour préférer le pâturage au labourage. Voici une terre de 100 rubbia[1]. Si le propriétaire se mettait en tête de la cultiver lui-même et d’y semer du blé, le labour, les travaux à la pioche, la récolte, le battage et l’emmagasinage réclameraient l’emploi de 13 550 journées d’ouvrier. Le prix des salaires et des semences, la nourriture des chevaux et des bœufs, l’intérêt du capital représenté par les bestiaux, les frais de surveillance, l’entretien des outils, etc., etc.,
- ↑ Le rubbio, mesure de terrain, == 1 hectare 84 ares. 100 rubbia == 184 hectares.