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La France serait heureuse de pouvoir rappeler ses soldats. Elle sent que leur présence à Rome n’est pas un fait normal ; elle est plus choquée que personne de cette irrégularité. Elle a réduit tant qu’elle a pu l’effectif de l’occupation ; elle embarquerait ses deux derniers régiments si elle ne savait pas que c’est livrer le pape au bourreau. Voyez à quel point elle pousse le désintéressement dans les affaires d’Italie ! Pour mettre le saint-père en état de se défendre tout seul, elle cherche à lui créer une armée nationale. Le pape possède aujourd’hui quatre régiments de fabrique française ; s’ils ne sont pas excellents, ou plutôt s’il est impossible de compter sur eux, ce n’est pas la faute des Français : le gouvernement des prêtres ne s’en prendra qu’à lui-même. Nos généraux ont tout fait au monde, non-seulement pour dresser les soldats du pape, mais pour leur inspirer l’esprit militaire, que les cardinaux étouffent soigneusement. Est-ce l’armée autrichienne qui chercherait à se rendre inutile et à se renvoyer elle-même dans ses foyers ?

Et pourtant, je l’avoue avec une certaine confusion, la conduite des Autrichiens est plus logique que la nôtre. Ils sont venus chez le pape pour y rester ; ils ne ménagent rien pour y assurer leur conquête. Ils déciment la population, afin qu’on les craigne. Ils éternisent le désordre, afin que leur présence soit toujours nécessaire. Le désordre et la peur sont les meilleures armes de l’Autriche.

Quant à nous, voici ce que nous avons fait. Dans l’in-