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ressée à l’oppression des Romains fournît son contingent de soldats. Mais un tel système aurait le défaut de faire ressembler le fort Saint-Ange à la tour de Babel. D’ailleurs, ce n’est pas toujours la logique qui gouverne les affaires de ce monde.

Les trois seules puissances qui aient contribué au rétablissement de Pie IX sont la France, l’Autriche et l’Espagne. Les Français ont assiégé Rome, les Autrichiens ont envahi les places de l’Adriatique ; les Espagnols ont fait peu de chose. Ce n’est ni la bonne volonté ni le courage qui leur manquaient ; mais les alliés ne leur ont rien laissé à faire.

S’il est permis à un simple particulier de rechercher les mobiles qui font agir les princes, j’oserai dire que la reine d’Espagne n’avait en vue que l’intérêt de l’Église, sans aucune arrière-pensée. Ses soldats sont venus pour rétablir le pape ; ils sont retournés chez eux lorsqu’ils l’ont vu rétabli. Politique chevaleresque.

Napoléon III croyait aussi que la restauration du pape sur un trône était nécessaire au bien de l’Église. Peut-être même le croit-il encore ; je n’en voudrais pas jurer. Mais ses raisons d’agir étaient nombreuses et compliquées. Simple président de la république française, héritier d’un nom qui l’appelait au trône, il avait le plus grand intérêt à montrer à l’Europe comment on dompte les républiques. Il songeait déjà à jouer ce rôle de champion de l’ordre, qui l’a fait accepter par tous les souverains comme un frère d’abord, et bientôt comme un arbitre. Mais à ces mobiles