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tonelli. L’une et l’autre ont fait fortune en peu d’années, la première par la spéculation, la deuxième par le pouvoir. »

Les cardinaux Altieri et Antonelli discutaient une question devant le saint-père. Ils en vinrent à se donner quelques démentis. Le pape inclinait vers son ministre. Le noble Altieri s’écria : « Puisque Votre Sainteté accorde plus de créance à un chôchar (à un homme qui a porté les chôches) qu’à un prince romain, je n’ai plus qu’à me retirer. »

Les apôtres eux-mêmes sont animés d’un certain mécontentement contre le secrétaire d’État. La dernière fois que le pape rentra solennellement dans sa capitale (c’était, je pense, après son voyage de Bologne), la porte du Peuple et le Cours étaient tendus suivant l’usage, et les vieilles statues de saint Pierre et de saint Paul avaient disparu sous les draperies. Le peuple trouva le dialogue suivant écrit au coin d’un mur :

Pierre à Paul. « Dis-moi, camarade, m’est avis que céans on nous délaisse un peu.

Paul. — Que veux-tu ? nous ne sommes plus rien. Il n’y a que Jacques au monde. »

Je sais que la haine ne prouve rien, même la haine des apôtres. La nation française, qui se pique de justice, a insulté le convoi funèbre de Louis XIV. Elle a détesté par moments Henri IV pour ses économies et Napoléon pour ses victoires. Un homme d’État ne doit pas être jugé sur les dépositions de ses ennemis. Les seules preuves que nous devions admettre pour et