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LA GRÈCE CONTEMPORAINE.

souviens même qu’on me fit voir à l’horizon le sommet du Taygète. La terre paraissait toujours aussi stérile. De temps en temps on voyait passer quelques misérables villages sans jardins, sans vergers, sans tout cet entourage de verdure et de fleurs qui couronnent les villages de France.

J’ai connu bon nombre de voyageurs qui avaient vu la Grèce sans quitter le pont du bateau qui les portait à Smyrne ou à Constantinople. Ils étaient tous unanimes sur la stérilité du pays. Quelques-uns avaient débarqué pour une heure ou deux à Syra, et ils avaient achevé de se convaincre que la Grèce n’a pas un arbre. J’avoue que Syra n’est pas un paradis terrestre : on n’y voit ni fleuve, ni rivière, ni ruisseau, et l’eau s’y vend un sou le verre. Le peu d’arbres qu’elle nourrit dans ses vallées, loin du vent de la mer, ne sont pas visibles pour le voyageur qui passe  ; mais il ne faut pas juger l’intérieur d’un pays d’après les côtes, ni le continent d’après les îles.


II


Le brillant Antonio. ― L’Attique au mois de février. ― Le ciel et la mer. ― Le Pirée et la route d’Athènes.


Dans la route de Syra, on nous fit quitter le Lycurgue, qui continuait sa route vers Smyrne, et l’on nous embarqua sur un autre bateau de la compagnie, l’Eurotas, qui devait nous déposer au Pirée. Je me préparais à passer d’un bord à l’autre, et je m’expliquais de mon mieux, c’est-à-dire fort mal, avec le ba-