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XI


La colonie française en Grèce. ― Les philhellènes. ― Le colonel Touret. ― Le général Morandi. ― Un procès inouï. ― L’École française d’Athènes.


La colonie française n’est pas nombreuse en Grèce. Elle se compose de deux grands propriétaires, MM. de Mimont et Lapierre, qui ont créé à force de talent et de patience deux belles exploitations agricoles ; deux négociants, MM. Michelon et Bruno, qui ont le magasin le mieux achalandé d’Athènes ; un boulanger, un aubergiste, deux ou trois réfugiés qui végètent ; M. Bareaud, jardinier du roi ; quelques anciens philhellènes restés au service de la Grèce, et enfin l’École française.

Nous sommes si loin de ces temps d’enthousiasme où la France entière se passionnait pour les Grecs et contre les Turcs, que le mot de philhellène a déjà besoin d’un commentaire.

On se souvient à peine que, pendant la guerre de l’indépendance, la jeunesse la plus ardente de l’Europe courut à la défense de la Grèce. Ces amis des Grecs, ou ces philhellènes, auront été les derniers chevaliers errants. Ils comptaient parmi eux nombre de cerveaux brûlés qui n’avaient rien de mieux à faire que d’aller mourir en Grèce, et bon nombre aussi d’âmes énergiques et droites, passionnées pour la liberté. Leur chef, Fabvier, avait les talents et les vertus des grands capitaines : on pouvait croire que