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moins dur d’attendre un danseur que de pousser une charrue. Vous pensez bien que, grâce à cette liberté illimitée, les femmes de quarante ans passés ne manquaient pas dans la danse, non plus que les hommes d’âge mûr. N’avait-on pas autrefois les chœurs de vieillards ? Le papas assistait à la fête et l’autorisait par sa présence : il regardait danser sa femme et ses enfants ; cependant il ne dansait pas. Sans doute quelque vieille foudre de l’Église de Constantinople défend à ces révérends pères de famille les plaisirs enivrants du bal. Mais je garantis que le brave homme aurait pu se trémousser dans la foule sans danger pour lui-même ni pour les autres : il n’eût ni risqué le salut de son âme, ni compromis la dignité de sa longue barbe. Le maître d’école, autre personnage grave, se contentait également du rôle de spectateur. Dès notre arrivée à la danse, l’un et l’autre étaient venus se mettre à notre service.

À notre arrivée, la danse fut un moment interrompue, ce qui ne faisait pas notre compte ; mais la curiosité publique une fois satisfaite, la musique reprit son train et les anneaux du serpent se renouèrent en un clin d’œil. Aucun des détails de la fête ne pouvait nous échapper : cinq ou six jeunes gens, animés d’un empressement hospitalier, écartaient la foule et empêchaient à coups de poing que personne ne se mît entre le spectacle et nous.

Au bout d’un quart d’heure, la musique s’arrêta pour se recommander à la générosité des danseurs. Il était visible que cette interruption n’était qu’une lettre de change tirée sur nos seigneuries. On nous présenta le tambourin, où une dizaine de centimes