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LE PAYS.

vert et plus frais dans l’antiquité : on a brûlé les forêts, la pluie a emporté les terres, et les rochers ont été mis à nu. Il ne serait pas difficile de faire reverdir la Grèce entière ; il suffirait de quelques millions et de quelques années. Plantez sur toutes les montagnes ; il se formera de la terre végétale ; les pluies deviendront plus fréquentes ; les torrents se changeront en rivières, le pays sera plus fertile : en sera-t-il plus beau ? J’en doute. L’Acropole d’Athènes, qui est le plus admirable rocher du monde, est cent fois plus belle en été, quand le soleil a brûlé les herbes, qu’au mois de mars, lorsqu’elle est çà et là plaquée de verdure. Si un enchanteur ou un capitaliste faisait le miracle de changer la Morée en une nouvelle Normandie, il obtiendrait pour récompense les malédictions unanimes des artistes. La Grèce n’a pas plus besoin de prairies que la basse Normandie n’a besoin de rochers, que la campagne de Rome n’a besoin de forêts. »