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Vous faites dérouler votre matelas, vous croisez les jambes comme un turc, ou vous les étendez comme un romain, et vous vous armez de patience, tandis que votre domestique, avec des provisions, apprête votre dîner. Le khani fournit le toit ; ne lui demandez rien de plus. Cependant soyons juste : on trouve dans les khanis du pain et du vin, on y trouve des fers pour les chevaux, de la corde pour les bagages, des allumettes, du savon, et cette épicerie élémentaire qui suffit aux besoins des Grecs. Le gîte qu’ils nous offrent est plus propre que la plupart des maisons de paysans ; on n’y est donc pas aussi mal que possible. Toutefois, on y est fort mal ; et l’on n’est pas médiocrement surpris au matin, lorsqu’il faut payer pour le loyer de quatre murs le prix d’une bonne chambre d’auberge avec ces rideaux rouges et ces draps blancs que j’ai revus souvent dans mes rêves. Si l’auberge et le khani se ressemblent par quelque point, c’est par la carte à payer.

Le petit peuple d’Athènes mange en plein air, ou dans des gargotes qui font une sorte de cuisine italienne ; mais il se nourrit le plus souvent de choses froides qu’il mange sur le pouce. Un morceau de poisson salé, une poignée de piments ou d’olives amères, une tranche de khalva (gâteau de sésame et de miel), composerait, pour la somme de trois sous, un festin de Balthazar.

Les étrangers n’ont d’autre ressource que d’aller dîner à l’hôtel pour quatre drachmes, sans le vin.

Les voitures ne sont pas rares dans Athènes, et l’on en trouve abondamment pour la ville et la campagne. J’ai dit plus haut que la campagne s’étend à quatre