à rester tranquille. Un homme de sens eut l’idée de faire ouvrir le cercueil, et l’on trouva le mort parfaitement mort, mais après des convulsions épouvantables.
— En vérité ? m’écriai-je. Mais c’est à faire frémir ; et les plus terribles histoires de brigands… »
La duchesse m’interrompit. « et vous croyez que je me laisserai ensevelir par ces gens-là ? Non, non ! J’ai déjà pris mes mesures, et, s’ils m’enterrent toute vive, comme cela est très-probable, je saurai bien me tirer d’affaire. J’ordonnerai par testament[1] qu’on me couche sur un lit de repos, dans un caveau bien aéré, avec deux portes, dont l’une s’ouvrira du dedans, et l’autre du dehors. On placera à ma portée un bouquet de fleurs odorantes pour m’aider à reprendre mes sens, et une bouteille de vin de Bordeaux qui me rendra des forces. Et, de peur que les brigands ne viennent m’égorger dans la tombe, j’assurerai quinze mille francs de rente à un berger robuste, pour qu’il passe sa vie au premier étage du monument et qu’il veille sur mon repos.
— Croyez-vous donc, madame, que les brigands ?…
Une personne entra : c’était Janthe. « vous tombez à propos, lui dis-je. La duchesse allait me raconter son arrestation par Bibichi.
— Ah ! Ah ! Répondit Janthe ; ce pauvre homme qui s’est fait brigand parce qu’il était trompé ! Si tous les maris étaient du même tempérament, une moitié
- ↑ La pauvre duchesse est morte intestat, au grand désappointement de cinq ou six Hellènes qui captaient pieusement sa succession.