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LE PAYS.


VI


Physionomie de Mycènes. ― Les bords de l’Eurotas. ― Ce qui reste de Sparte et de Mistra. ― Aspects de la Laconie.


En sortant d’Athènes, nous avons traversé Éleusis, la ville des mystères sacrés ; Mégare, où la beauté du type grec s’est conservée sans tache ; Corinthe, cette seconde Athènes, qui a produit tant de chefs-d’œuvre et qui ne produit plus que des raisins ; nous nous sommes assis sur les ruines de Mycènes, et nous avons évoqué les ombres sanglantes de cette race de coquins qui commence à Atrée et finit à Oreste, heureux scélérats qui ont été chantés par Sophocle et par Racine, tandis que les assassins de Fualdès n’ont obtenu qu’une complainte. Mycènes a eu le bonheur d’être abandonnée à une époque très-ancienne : c’est ce qui l’a conservée. On n’a pas démoli ses vieux murs cyclopéens pour construire des bicoques turques ou vénitiennes. Tous les remparts sont encore debout, le milieu est comblé par quelques maigres champs d’orge qui poussent sur le palais d’Agamemnon. La ville du roi des rois a bien pu contenir jusqu’à cinq cents maisons. On voit encore ses deux portes, en pierres monstrueuses, taillées par quelque rude ciseau. La plus grande, la porte d’honneur, est surmontée de deux lions sculptés peut-être par Dédale, et qui ressemblent fort à ceux que je dessinais jadis sur mon cahier de brouillons. L’enfance de l’art a beaucoup de rapport avec l’art de l’enfance. C’est