combrés, et l’école militaire des Évelpides, qui est une sorte de compromis entre la Flèche et Saint-Cyr, jette tous les ans sur le pavé une douzaine d’adjudants sous-officiers sans avenir. On leur donne 75 drachmes par mois, en attendant mieux. Quelques-uns attendent sept années une commission de sous-lieutenant.
La marine n’est pas moins encombrée que l’armée de terre ; je veux dire encombrée d’officiers, car le matériel n’est pas gênant.
La flotte grecque était considérable après la guerre de l’indépendance ; Capo d’Istria voulut forcer les commandants à remettre leurs navires aux officiers russes : les commandants aimèrent mieux les faire sauter.
Depuis cette époque, le nombre des bâtiments de guerre va toujours en décroissant. En 1842, la Grèce possédait 34 petits bâtiments ; elle n’en avait plus que 14 en 1851 ; aujourd’hui, la flotte se compose de 1 corvette, 3 goëlettes, 3 cutters, 1 canonnière, 1 balaou, 1 garde-côte et 1 aviso à vapeur ; en tout 11 navires, dont le seul sérieux est la corvette le Ludovic.
Il est trop évident qu’une pareille flotte ne peut ni protéger la Grèce contre les puissances étrangères, ni défendre la sécurité publique contre les pirates. Elle est précisément aussi utile que l’armée régulière, qui ne fait peur ni aux brigands ni aux étrangers.
Cette futilité coûte au peuple grec 1 150 000 drachmes dans les années ordinaires.
Le personnel de la marine se compose de 1150 hommes qui ne naviguent pas.