Le village turc qui se groupait jadis au bas de l’Acropole n’a pas disparu. Il forme tout un quartier de la ville. Ce sont des ruelles étroites, des cabanes à hauteur d’appui, des cours où les poulets, les enfants et les cochons grouillent pêle-mêle entre un tas de fumier et un tas de fagots. L’immense majorité de la population de ce quartier est composée d’Albanais.
Le bazar est à la même place que sous la domination turque. On y voit encore l’horloge que lord Elgin donna à la ville pour la consoler de tout ce qu’il lui prenait. C’est ainsi que les navigateurs du bon temps achetaient des lingots d’or contre des colliers de verre et des montres de trois sous.
Le bazar d’Athènes, non plus qu’aucun des bazars de l’Orient, ne ressemble au bazar Bonne-Nouvelle. C’est tout simplement le quartier marchand de la ville. Les Orientaux, qui aiment la paix et le silence, ont soin de reléguer le commerce dans un coin séparé. Les marchands eux-mêmes n’habitent pas auprès de leurs boutiques. Ils y viennent le matin et s’en retournent le soir. Pendant le jour les boutiques sont ouvertes, et l’on trouve au bazar tout ce qu’on peut désirer, de la viande, du papier à lettre, des concombres et des gants jaunes.
La ville est coupée en croix par deux grandes rues, la rue d’Éole et la rue d’Hermès. La rue d’Hermès est la continuation de la route du Pirée ; elle aboutit au palais du roi. C’est une ligne droite, interrompue en deux endroits par une église et par un palmier.
La rue d’Éole est perpendiculaire à la rue d’Hermès. Elle commence au pied de l’Acropole et se con-