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procurer plus de ressources. Un jeune homme cherche non-seulement une femme, mais une dot. Malheureusement les dots sont plus rares que les femmes. Une fille qui a six mille francs en argent et l’habitude de porter des plumes n’est pas un mauvais parti.

Aussi les jeunes gens qui ont un peu d’ambition vont-ils chercher femme à l’étranger.

Ils ne vont ni en France, ni en Angleterre, ni en Allemagne, quoiqu’il y ait certains précédents qui les y autorisent : ils s’adressent de préférence aux Grecs de Valachie et de Moldavie. On trouve, dans ces deux principautés, un assez grand nombre de familles riches encombrées de filles, et les jeunes gens y sont rares. Les Grecs d’Athènes y sont les bienvenus. Ils font briller aux yeux de ces demoiselles le titre de prince qu’ils se sont décerné ; ils parlent de la cour du roi Othon et de ses splendeurs, des honneurs qui les y attendent, de l’avenir brillant qu’ils prépareront à leurs enfants ; ils emploient ce qu’ils ont d’éloquence à faire valoir ce qu’ils ont de mérite, et ils gagnent à ce jeu dix ou quinze mille francs de rente.

Je ne veux point médire de la société de Jassy et de Bukharest, mais je suis forcé d’avouer que toutes les équipées un peu mémorables qui se sont faites à Athènes étaient l’œuvre des dames valaques et moldaves. Elles apportent une dot, mais elles prennent du plaisir pour leur argent.

Dans le principe, ces beaux mariages n’étaient pas à la portée de tout le monde, il n’y en avait que pour les Phanariotes. Mais tous les Grecs ont