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LA GRÈCE CONTEMPORAINE.

j’ai passé dans Athènes un hiver où il ne s’est pas montré quinze fois ; mais lorsqu’il se déchaîne, il est terrible. Le 21 mars 1852, le jour où le printemps commençait sur les almanachs, nous avons été forcés de déjeuner aux lumières, volets clos, rideaux tirés, un grand feu allumé ; et nous avions froid. Les Athéniens en quinze jours de vent du nord, ont tout l’hiver que nous avons en quatre mois. Cependant le ciel leur épargne la gelée, et ils ne connaissent la neige que de vue. Une fois en vingt ans il a gelé dans la plaine d’Athènes, et le thermomètre est descendu à deux degrés au-dessous de zéro. C’était au mois de janvier 1850, pendant les blocus de l’amiral Parker : la neige et la guerre, deux terribles fléaux, s’abattaient à la fois sur ce malheureux pays. En une nuit, les animaux et les arbres périrent par milliers : ni les arbres ni les animaux n’étaient endurcis au froid.

Athènes est peut-être la ville de Grèce où il pleut le plus rarement ; il ne faut donc pas s’étonner si l’Attique est plus sèche que la Laconie, l’Argolide ou la Béotie. La campagne de Sparte nourrit une végétation vigoureuse comme le peuple Lacédémonien ; la plaine d’Argos, riche sans élégance, a dans son insolente fécondité je ne sais quoi de superbement vulgaire qui rappelle le faste d’Agamemnon ; il y a quelque chose de béotien dans la grasse fertilité des marais voisins de Thèbes ; la plaine d’Athènes est élégante dans tous ses aspects, délicate dans toutes ses lignes, pleine d’une distinction un peu sèche et d’une élégance un peu maigre, comme le peuple si fin et si gracieux qu’elle a nourri.

La Grèce est un pays malsain ; les plaines fertiles,