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LE PAYS.


III


Le climat de la Grèce : chaleurs intolérables et froids terribles. ― Le vent du nord et le sirocco. ― Un premier jour de printemps. ― Comparaison entre les différentes provinces de la Grèce. ― Le pays est malsain.


Mais ce ciel si beau est sujet aux caprices les plus étranges. Je me souviens que, le jour de mon arrivée à Athènes, je voulais, avant le déjeuner, gravir le sommet de l’Hymette ; et je fus bien surpris d’apprendre que cette montagne, qui semblait si près de nous, était à plus de deux heures de notre maison : il faisait beau. Vers midi, le vent du sud-ouest se mit à souffler : c’est ce célèbre sirocco, si terrible dans les déserts de l’Afrique, et qui fait sentir son influence non-seulement jusque dans Athènes, mais jusqu’à Rome. L’air s’obscurcit insensiblement ; quelques nuages blancs, fouettés de gris, s’amassèrent à l’horizon ; les objets devinrent plus ternes, les sons moins clairs ; je ne sais quoi d’étouffant semblait peser sur la terre. Je sentais une lassitude inconnue s’emparer de moi et briser mes forces. Le lendemain, c’était le tour du vent du nord ; on le reconnut tout d’abord à sa grande voix, rude et sifflante ; il ébranlait les arbres, battait les maisons comme pour les renverser, et surtout il avait emprunté aux neiges de la Thrace une froidure si vive et si piquante, qu’il nous faisait grelotter au coin du feu dans nos manteaux. Heureusement le vent du nord ne souffle pas tous les jours :