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rais de venir à Fontainebleau et de nous aider à lui rendre la vie. »

Cette vague lueur d’espérance dissipa la mélancolie de Clémentine et lui rendit sa belle santé. Elle se remit à chanter, à rire, à voltiger dans le jardin de sa tante et dans la maison de M. Renault. Les doux entretiens recommencèrent ; on reparla du mariage, le premier ban fut publié.

« Enfin, disait Léon, je la retrouve ! »

Mais Mme Renault, la sage et prévoyante mère, hochait la tête tristement :

« Tout cela ne va qu’à moitié bien, disait-elle. Je n’aime pas que ma bru se préoccupe si fort d’un beau garçon desséché. Que deviendrons-nous lorsqu’elle saura qu’il est impossible de le faire revivre ? Les papillons noirs ne vont-ils pas reprendre leur vol ? Et supposé qu’on parvienne à le ressusciter, par miracle ! êtes-vous sûrs qu’elle ne prendra pas de l’amour pour lui ? En vérité, Léon avait bien besoin d’acheter cette momie, et c’est ce que j’appelle de l’argent bien placé ! »

Un dimanche matin, M. Martout entra chez le vieux professeur en criant victoire.

Voici la réponse qui lui était venue de Paris :


« Mon cher confrère,

« J’ai reçu votre lettre et le petit fragment de tissu dont vous m’avez prié de déterminer la nature. Il