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Italien d’origine, né en France et procureur du roi près le tribunal de Marseille. En 1838, M. Sambucco, qui avait un peu d’indépendance parce qu’il avait un peu d’aisance, encourut très-honorablement la disgrâce du garde des sceaux. Il fut nommé avocat général à la Martinique, et après quelques jours d’hésitation, il accepta ce déplacement au long cours. Mais le vieux Langevin ne se consola pas si facilement du départ de sa fille : il mourut deux ans plus tard, sans avoir embrassé la petite Clémentine, à qui il devait servir de parrain. M. Sambucco, son gendre, périt en 1843, dans un tremblement de terre ; les journaux de la colonie et de la métropole ont raconté alors comment il avait été victime de son dévouement. À la suite de cet affreux malheur, la jeune veuve se hâta de repasser les mers avec sa fille. Elle s’établit à Fontainebleau, pour que l’enfant vécût en bon air : Fontainebleau est une des villes les plus saines de la France. Si Mme Sambucco avait été aussi bon administrateur qu’elle était bonne mère, elle eût laissé à Clémentine une fortune respectable, mais elle géra mal ses affaires et se mit dans de grands embarras. Un notaire du pays lui emporta une somme assez ronde ; deux fermes qu’elle avait payées cher ne rendaient presque rien. Bref, elle ne savait plus où elle en était et elle commençait à perdre la tête, lorsqu’une sœur de son mari, vieille fille dévote et pincée, té-