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maître Bonnivet reçut par la petite poste une sorte de testament ainsi conçu :

« Je lègue mon cœur à la patrie, mon souvenir à la nature, mon exemple à l’armée, ma haine à la perfide Albion, mille écus à Gothon, et deux cent mille francs au 23e de ligne. Vive l’Empereur, quand même !

« Fougas. »


Ressuscité le 17 août, entre trois et quatre heures de relevée, il mourut le 17 du mois suivant, sans appel. Sa seconde vie avait duré un peu moins de trente et un jours. Mais il employa bien son temps ; c’est une justice à lui rendre. Il repose dans le terrain que le fils de M. Renault avait acheté à son intention. Sa petite-fille Clémentine a quitté le deuil depuis tantôt une année. Elle est aimée, elle est heureuse, et Léon n’aura rien à se reprocher si elle n’a pas beaucoup d’enfants.


Bourdonnel, août 1861.