j’ai, non-seulement le pain, mais le rata jusqu’au terme de ma carrière. Plus, une concession à perpétuité que ton mari a payée d’avance dans le cimetière de Fontainebleau. Avec cela, et des goûts simples, on est sûr de ne pas manger son fonds ! »
Bon gré, mal gré, il fallut en passer par tout ce qu’il voulut et accepter son million. Cet acte de générosité fit grand bruit dans la ville, et le nom de Fougas, déjà célèbre à tant de titres, en acquit un nouveau prestige.
Tout Fontainebleau voulut assister au mariage de Clémentine. On y vint de Paris. Les témoins de la mariée étaient le maréchal duc de Solferino et l’illustre Karl Nibor, élu depuis quelques jours à l’Académie des sciences. Léon s’en tint modestement aux vieux amis qu’il avait choisis dans le principe, M. Audret, l’architecte, et M. Bonnivet, le notaire.
Le maire revêtit son écharpe neuve. Le curé adressa aux jeunes époux une allocution touchante sur l’inépuisable bonté de la Providence qui fait encore un miracle de temps à autre en faveur des vrais chrétiens. Fougas, qui n’avait pas rempli ses devoirs religieux depuis 1801, trempa deux mouchoirs de ses larmes.
« On perd de vue ceux qu’on estime le plus, disait-il en sortant de l’église, mais Dieu et moi nous sommes faits pour nous entendre ! Après tout,