Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte ! Clémentine ! dans mes bras ! Embrasse ton grand-père ! »

La pauvre enfant n’avait rien pu comprendre à cette rapide conversation où les événements tombaient comme des tuiles sur la tête du colonel. On lui avait toujours parlé de M. Langevin comme de son grand-père maternel, et maintenant on semblait dire que sa mère était la fille de Fougas. Mais elle sentit aux premiers mots qu’elle ne pouvait plus épouser le colonel et qu’elle serait bientôt mariée à Léon Renault. Ce fut donc par un mouvement de joie et de reconnaissance qu’elle se précipita dans les bras du jeune vieillard.

« Ah ! monsieur, lui dit-elle, je vous ai toujours aimé et respecté comme un aïeul !

— Et moi, ma pauvre enfant, je me suis toujours conduit comme une vieille bête ! Tous les hommes sont des brutes et toutes les femmes sont des anges. Tu as deviné, avec l’instinct délicat de ton sexe, que tu me devais le respect, et moi, sot que je suis ! je n’ai rien deviné du tout ! Sacrebleu ! sans la vénérable tante que voilà, j’aurais fait de belle besogne !

— Non, dit la tante. Vous auriez découvert la vérité en parcourant nos papiers de famille.

— Est-ce que je les aurais seulement regardés ? Dire que je cherchais mes héritiers dans le département de la Meurthe quand j’avais laissé ma famille à Fontainebleau ! Imbécile, va ! Mais n’importe,